Nous avons visité Saint-Véran ce matin, et pour occuper cette belle fin de journée automnale, nous nous rendons au col Agnel, à la fois pour découvrir un endroit encore inconnu pour nous, mais surtout pour repérer d’éventuels départs de randonnées.

De Molines-en-Queyras, nous traversons le hameau de Pierre-Grosse et Fontgillarde qui constitue le dernier quartier habité sur la route col, à 2000 m d’altitude. Ce hameau de Molines-en-Queyras doit son nom à sa fontaine abondante (font=fontaine, gaillarde=abondante).

Un peu plus haut, la route arrive au Pont de Lariane, point de départ d’une randonnée qui monte au col de Longet (2701 m), puis à l’Observatoire du Pic de Château-Renard. Dès les premières neiges, la route est fermée à cet endroit et le site devient en hiver un point de départ pour un bel itinéraire en ski de fond ou en raquettes, jusqu’au refuge du col Agnel en suivant la route damée.

En continuant de monter, le long de ce beau vallon de l’Aigue Agnelle, nous parvenons au refuge Agnel. Ici, vous trouverez le balisage du GR 58 « Tour du Queyras » et du GRP Tour du Pain de Sucre. D’ici, de nombreux randonneurs se rendant au col Vieux (2 806 m), puis au lac Foréant. Il est également possible de se rendre au lac Egorgéou et au lac Baricle. L’ascension la plus célèbre du secteur est le difficile Pain de sucre (3208 m). Sur l’autre versant, le GR 58 monte vers le col de Chamoussière (2 884 m) et au pic de Caramantran (3025 m).

Après quelques derniers lacets, la route arrive au col Agnel à 2744 mètres d’Altitude.

Le Col Agnel nous offre un paysage de haute montagne, ainsi qu’un fabuleux panorama sur ses deux versants. Côté Hautes-Alpes, nous apercevons la Barre des Écrins (4101 m), le Pelvoux (3946 m) et la Meije (3984 m). Le col est dominé par le majestueux Pain de sucre (3 208m) et le pic d’Asti (3220 m), tandis qu’au fond vers l’est, nous apercevons le Mont Viso et ses 3841 mètres. Plus proche, vers l’ouest, les éboulis du col de Chamoussière sont dominés par le Pic de Caramantran.

Le col Agnel est particulièrement fréquenté par tous les amateurs de vélo. Versant français, depuis Ville-Vieille, l’ascension représente 20 km avec 1365 m de dénivelé, soit un pourcentage moyen de 6,8%. Côté italien, l’ascension débute à Casteldelfino pour 23,7 km d’ascension à 6,5 %. Les 10 derniers kilomètres sont redoutables (9,5% de moyenne).

Malgré son caractère haute-montagne, (il est classé hors catégorie) le col Agnel est quasiment ignoré par les Grands Tours.

Le Tour de France l’a franchi seulement 2 fois ; la première en 2008 et la deuxième en 2011, pour sa première ascension par le versant italien.

Le Tour d’Italie y est passé pour la première fois seulement en 1994 et depuis n’y est passé qu’à trois reprises supplémentaires. En 2016, Michele Scarponi franchit le col en tête, vivant ici un des plus grands moments de sa carrière. Malheureusement, il trouvera la mort en 2017, à 37 ans, dans un tragique accident de la route à l’entrainement. Depuis, au sommet du col d’Agnel, se trouve une sculpture en bois en son honneur.

Les premiers lacets de la descente sur le versant italien.