La Tour d’Urkulu a été érigée par les Romains au Iᵉʳ siècle de notre ère afin de commémorer la conquête de l’Aquitaine. Elle marquait ainsi la frontière entre la Gaule et l’Espagne, au bord de la vieille voie indigène reliant le pays de Cize à la vallée d’Aezkoa en Navarre. Ses vestiges surplombent à présent la route des pèlerins de Saint-Jacques et sont pour nous aujourd’hui le but d’une belle balade.
La route qui mène au col d’Arnostéguy est aussi raide que pittoresque ! Elle passe à flanc de montagne puis devant le refuge auberge d’Orisson. La pente s’accentue encore et nous fait rapidement grimper sur les hauteurs basques, en suivant longtemps le GR 65 ; nous sommes sur une partie de l’étape du chemin de Saint-Jacques, entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Roncevaux. Finalement, après cette très belle portion routière, nous nous garons au col frontière d’Arnostéguy (borne frontière 205). Les chevaux y sont encore présents en cette mi-novembre.
Les ports de Cize sont fréquentés depuis la protohistoire. Nous croiserons sur le retour de cette boucle quelques vestiges de cette fréquentation, ayant résisté aux assauts du temps. Avant de devenir l’itinéraire privilégié des pèlerins, cette route historique était un axe commercial majeur, qui fut emprunté par les légions romaines, l’armée de Charlemagne, les troupes de Ferdinand le Catholique et Charles Quint à la conquête du royaume de Navarre, et enfin les troupes napoléoniennes.
Du col d’Arnostéguy (1236 m), nous commençons l’ascension vers l’Est. D’abord sur la frontière au départ, le sentier passe largement en Espagne. Plus loin, il monte raide et tout droit ! Avant de venir butter contre la paroi rocheuse, nous sortons de la voie classique, pour bifurquer plein Nord en suivant une vague sente.
Une faiblesse dans la paroi rocheuse nous permet d’accéder sur un beau plateau calcaire au cœur d’un magnifique lapiaz. Le cheminement est agréable, il nous faut chercher le meilleur passage en bord de crête en direction du Nord vers le sommet d’Urkulugibela (1338 m).
Au sommet d’Urkulugibela (1338 m).
À partir d’ici, nous visons les cabanes d’Urkulu, vers lesquelles nous descendons.
Les cabanes d’Urkulu (Urculu sur la carte IGN)
La vue est splendide, autant vers la plaine que sur les hautes montagnes des Pyrénées. Dans le lointain, nous apercevons le pic d’Orhy et au-delà le pic d’Anie et les sommets de la haute vallée d’Aspe.
Un large chemin passe devant un réservoir, avant de repartir en montée vers la tour d’Urkulu. Avant d’y arriver, nous passons au niveau des ruines d’une maison fortifiée construite à la fin du XVIIIe siècle, pendant la guerre du Roussillon entre la France et l’Espagne en 1793.
Nous rejoignons la tour d’Urkulu, perchée sur le sommet du même nom qui s’inscrit harmonieusement dans le paysage, ou plutôt ce qu’il en reste : sa base.
En faisant le tour de l’édifice, on découvre côté nord un passage pour y grimper. La vue est remarquable et offre un beau panorama sur ces vastes espaces où la tradition pastorale demeure.
La tour d’Urkulu
La tour d’Urkulu est une tour-trophée commémorative romaine qui fut érigée au bord de la vieille voie indigène reliant le pays de Cize à la vallée d’Aezkoa sur le territoire de la commune d’Orbaitzeta, en Navarre.
La tour domine le passage de la frontière au col d’Arnostéguy, que franchissait la voie romaine Bordeaux-Astorga
Cette tour-trophée a probablement été érigée en 28 av. J.-C. par le proconsul Marcus Valerius Messalla Corvinus pour commémorer sa victoire sur les Tarbelles (peuple aquitain proto-basque) et marquer la limite sud des nouveaux territoires conquis. La campagne archéologique de 1990 a confirmé cette interprétation du monument.
La tour est en forme de cône tronqué, mesurant 19,5 mètres de diamètre à la base et de 3,6 mètres de haut. Sa hauteur initiale devait être de 4,5 mètres. L’épaisseur des parois est de 2,6 mètres et son intérieur est rempli avec les restes des travaux de construction.
Source: Wikipédia
Pour boucler ce bel itinéraire, nous descendons franchement vers l’Espagne pour trouver un passage dans la barre rocheuse. Le balisage descend ensuite dans de beaux pâturages, pour atteindre le col de Soroluze (1213 m) ou se trouvent des vestiges historiques (dolmen et cromlech).
Il ne nous reste plus qu’à remonter le large chemin évident pour rejoindre le col d’Arnostéguy.
Informations pratiques
Situation: Pyrénées / Pyrénées-Atlantiques / Pays-Basque / Pays de Cize
Accès: A Saint-jean-Pied-de-Port, prendre la direction de Uhart-Cize puis la D428 qui monte fortement jusqu’au col d’Arnostéguy ou l’on se gare.
Date: Le 19 novembre 2023
Altitude départ: 1236 m
Altitude maximale: 1423 m
Dénivelé cumulé: 320 m
Itinéraire: Boucle d’environ 7 km
Horaire: 2 à 3 H
Carte: Carte IGN/Top 25 n°1346 OT – Saint-Jean-Pied-de-Port – Saint-Étienne de Baïgorry – Vallée des Aldudes
Trace GPS: Télécharger
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