Les vires du Mascún – Sierra de Guara

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Cette randonnée, parcourt sur plusieurs kilomètres des vires aériennes de toutes beautés, dans un paysage grandiose. Ces chemins du vertige évoluent au-dessus du canyon du Mascún, une majestueuse gorge taillée dans le calcaire du massif. Ici, la fantaisie de l’eau, du vent, des éléments a façonné un monde de formes étranges et fascinantes. Sculptures, aiguilles, failles, fenêtres naturelles… sont au menu de cette somptueuse randonnée.

Les vires du Mascún, haut lieu de la Sierra de Guara

Cette randonnée n’est pas à mettre sous tous les pieds ! La longueur et certains passages exposés, la réserve à des randonneurs expérimentés. Toutefois, au départ de Las Bellostas, tout le monde peut aller jusqu’au village d’Otín, ce qui est déjà une très belle balade.

Nous nous rendons au village abandonné de Bagüeste, au croisement des chemins de Letosa et de Santa-Marina situé en contrebas de l’église. (Voir le topo de cette randonnée). Nous entamons la descente plein ouest vers Letosa et le Río Mascún.

Après avoir traversé le Río Mascún (980 m), à la bifurcation, nous laissons filer tout droit le sentier qui va à Letosa (1042 m), un autre village abandonné, pour prendre à gauche vers le haut du Saltador de las Lañas. Il s’agit du sentier d’accès, pour ceux qui souhaitent faire la descente du Mascún en canyoning. Cet aller-retour est facultatif, car la randonnée est déjà très longue ! Mais le détour vaut la peine (quand il y a de l’eau !).

Nous revenons sur nos pas et au niveau d’un petit ruisseau à sec, nous prenons à gauche un sentier en direction d’Otín, (Balisage vert du Parc Naturel) qui ne tarde pas à rejoindre la piste. Nous passons devant l’entrée du Barranco Raisén, marqué par un panneau (1076 m) et nous poursuivons sur la piste jusqu’à Otín. Quelques mètres après la Fuente, nous prenons le sentier à gauche qui passe devant la petite chapelle. Il monte jusqu’à un petit col (1147 m), qui domine le Mascún et ses chandelles calcaires et qui marque le départ de la vire nommée « Faja mirador Mascún ».

La progression sur cette étroite vire est magnifique. Certains passages sont aériens et nécessitent une attention de tous les instants. Nous passons sous l’imposante falaise du Puyal de Otin. En dessous de nous se dresse une majestueuse arche de pierre. Nous sommes émerveillés par ce cheminement en corniche. Les airs, dans ces paysages vertigineux, sont peuplés de vautours.

La vire, fréquentée par des chèvres sauvages, est surnommée la « vire des chèvres » par les gens du pays… on comprend pourquoi !

Au détour d’un virage, nous apercevons l’église de Bagüeste juchée sur son piton rocheux. Nous avons déjà parcouru une certaine distance !

Le sentier en corniche est tellement collé à la paroi que nous devons baisser la tête ! Même caillou contre caillou, je pense que c’est moi qui risque d’avoir mal…

L’arrivée à la naissance du barranco du Raisén, marque la fin de la première partie du parcours des vires du Mascún. Si ce tronçon vous a semblé difficile, ici vous pouvez rattraper facilement la piste du matin, car la suite est encore plus délicate. En face de nous, nous voyons deux randonneurs, sur la vire du Raisén, par laquelle nous allons poursuivre jusqu’au Saltador de las Lañas.

Une enjambée nous permet de traverser le tout petit río Raisén, qui sort ici sous une roche. Dès le départ, un petit passage exposé nous met dans l’ambiance. Le sentier étroit, en balcon, colle à la paroi. Une attention maximale est de rigueur; les passages délicats s’enchainent et la faute est interdite. Il faut être très attentif aux cairns pour ne pas perdre le sentier et risquer de s’engager sur de mauvaises sentes. Sur notre droite la cascade du Raisén, un tout petit filet d’eau en cette saison, se laisse admirer.

Ce sentier du vertige se faufile dans les replis de la roche et quand le regard se porte au loin sur les difficultés à venir,  on se demande si l’on va trouver une faiblesse dans le cheminement pour réussir à passer dans un tel endroit.  Nous apercevons maintenant la rivière et ses eaux d’un magnifique vert turquoise. Toujours en corniche, le sentier nous dépose au bord d’une belle vasque au pied du Saltador de las Lañas, magnifique cascade d’environ 25 mètres de haut. Le printemps a été très pluvieux cette année; c’est la raison pour laquelle il y a encore un léger filet d’eau qui coule et c’est exceptionnel en juillet !

Le Saltador de Las Lañas est un des plus beaux sites de la Sierra de Guara

Sur le bord opposé de la rivière, un sentier démarre dans les buis et grimpe en direction du sud-est. De nouveau, nous passons sous une sublime corniche semi-couverte.

Le sentier prend de la hauteur et offre de nouveaux panoramas sur le canyon. En face de nous, on distingue bien la vire que nous venons de descendre. Impressionnante vu depuis ici !

Nous avons une belle vue sur les Cascades de Peña Guara au fond du canyon.

Sur le plateau, nous parvenons à une intersection (1200 m) où nous prenons à gauche vers Letosa pour rejoindre l’intersection du matin. Il ne nous reste plus qu’a remonté sur Bagüeste puis à Las Bellostas, en ayant fait une petite pause baignade au Río Balces en passant…

La Sierra oubliée

Du début des années 1950 à la fin des années 1970, la sierra de Guara, dans le nord de l’Espagne, fut une sierra oubliée. Aussi oubliée que l’est aujourd’hui le passé de cette terre d’Aragon. Son mode de vie, à l’époque, était archaïque : on y taillait le silex pour fabriquer des outils.
Une étrangeté réciproque a réuni l’auteur, alors jeune explorateur de canyons, et les habitants de la sierra. Ce livre retrace leur émerveillement mutuel. Dans ces pages, qui disent la découverte de l’autre, l’exode rural, les efforts de l’auteur pour enrayer la désertification, fourmillent de truculents portraits, des témoignages d’une vérité brute, de justes fragments d’une réalité alors méconnue, aujourd’hui dans les friches de la mémoire.
Pierre Minvielle réhabilite un monde. Tour à tour cocasse ou grave, le ton de son écriture ne cesse d’exprimer la tendresse d’un homme pour d’autres hommes et pour ce « paysage dévastateur de l’âme ».

Informations pratiques

Situation: Espagne / Aragon / Sierra de Guara
Accès: D’Ainsa, au rond-point de sortie, prendre à droite la route d’Arcusa. Deux kilomètres après Arcusa, à l’entrée du Parc Naturel de Guara, prendre à droite en direction de Las Bellostas (11 km). Se garer à gauche au niveau de l’église.
Date: 18 juillet 2020
Dénivelé: Environ 800 mètres
Itinéraire: Très longue boucle de plus de 20 kilomètres
Difficulté: Randonnée longue et difficile et destinée aux personnes habituées à la montagne. Certains passages sont dangereux et exposés. Cette randonnée est à proscrire pour les personnes sujettes au vertige. Prévoir suffisamment d’eau, il n’y a aucune source sur la totalité de l’itinéraire.
Horaire: 8 H 30
Carte: Sierra y cañones de Guara

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Découvrir la région

Sierra de Guara
Parque natural de la Sierra
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Le bon plan: loger à l'auberge de Castallazo

Le village de Castellazo, à 2 km d’Arcusa en Sierra de Guara, se trouve entre les deux cités médiévales d’Ainsa  (au Nord) et d’Alquezar (au Sud), et à 15 minutes du départ du Río Vero.

A la porte du Parc Naturel de la Sierra de Guara et ses canyons, l’hébergement gîte Meson de Castellazo jouit d’un panorama exceptionnel et d’un emplacement privilégié.

Ancienne ferme typique du Sobrarbe, située à l’entrée du village, cet hébergement vous offrira le calme et le dépaysement dont vous avez besoin.

De plus, Pierre est accompagnateur en montagne et vous donnera les meilleures idées pour découvrir la Sierra de Guara aussi bien à pied qu’en VTT.

En route pour partager des moments de détente et de convivialité avec Marjorie, Pierre et toute l’équipe du gîte Meson de Castellazo.

5 Comments

  1. Palmes_du_37

    Bonjour, Vous écrivez 8H30. C’est pour le grand 8, rouge + bleu? ou bien le bleu seulement? ça change tout. Le coin est effectivement magnifique. Cdlt.

  2. Philou 47

    Je viens de regarder cette belle rando, les images sont vraiment superbes. Il ne faut pas oublier d’ajouter la distance aller / retour depuis Las Bellostas, ce qui donne en gros 24 km. Les 2 traces sur le plan + les fichiers GPX confirment tout cela.

    Vivement la belle saison pour aller découvrir cette perle !

    1. Randos-Passion

      Effectivement @philou-47 il s’agit d’une superbe randonnée. Le printemps ou l’automne est le meilleur moment pour réaliser cette (très) longue boucle car en été il y fait très chaud. Quel endroit magnifique !

  3. Benoît

    Les vires du Mascun et le Saltador de las Lañas, font parti des coins secrets de la sierra de Guara. Dans les entrailles du canyon du Mascun, et dans un vrai livre géologique, émerveillement et découverte à celui qui sait sortir des sentiers battus !!!

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