À proximité d’Ajaccio, le site des îles Sanguinaires et la pointe de la Parata, surmontée de sa tour génoise, est classé Grand Site de France. Cet archipel de quatre îlots de porphyre rouge à l’entrée du golfe d’Ajaccio est egalement classé site Natura 2000 en raison de la richesse de sa faune et de sa flore. Les îles Sanguinaires peuvent se visiter en bateau, pour nous aujourd’hui ce sera la pointe de la Parata à pied.
Du parking de la Pointe de la Parata, nous commençons notre visite par la maison du Grand Site, ouverte toute l’année 7 jours sur 7. Après avoir récupéré un plan détaillé et visité l’exposition permanente qui recense les espèces animales, végétales et les éléments patrimoniaux présents sur le périmètre du Grand Site, nous prenons la direction de la Pointe de la Parata par la route du front de mer (interdite à la circulation).
Comme les Calanques de Piana, les Îles Sanguinaires et la Pointe de la Parata sont composées de roches magmatiques.
Malgré la proximité d’Ajaccio, le site a su garder son caractère sauvage. Aujourd’hui la mer est agitée et le vent est fort. Les éléments en colère contribuent à rajouter une ambiance particulière à ce décor de carte postale… et cela n’en est que mieux !
Au bout de quelques minutes, nous prenons le sentier qui monte vers la tour génoise. Après un effort très court, nous voici à 55 mètres d’altitude au pied de la Tour de la Parata.
La Tour de la Parata
Édifiée en 1550-1551 par un chef maçon génois dénommé Giacomo Lombardo, elle fait partie d’un ensemble de 90 tours génoises destinées à défendre les côtes corses des attaques barbaresques.
Son nom signifie tour “de terre”, par opposition à celle de «mer» (Sanguinara di mare) qui lui succéda sur l’île de Mezu Mare. Cette tour “de terre” était défendue par trois torregiani (un chef et deux soldats) et celle “de mer” par cinq personnes : quatre soldats et un chef (capo).
À l’intérieur, la tour est composée de deux étages construits au-dessus d’une citerne alimentée par l’eau de pluie recueillie sur la terrasse. Le premier étage est percé d’une embrasure à canon et le second de deux fenêtres : sans doute des meurtrières agrandies au XIXᵉ siècle par les occupants de la tour.
À son sommet, on peut encore observer la structure d’un sémaphore, plus communément appelé télégraphe de Chappe, inauguré en 1794. Dans le cas de celui de La Parata, le télégraphe servait à communiquer avec celui de l’île de Mezu Mare ou avec les bateaux.
Source : www.grandsitesanguinaires-parata.com
Le panorama sur les îles Sanguinaires est magnifique.
Les îles Sanguinaires
L’archipel des Sanguinaires (en corse : Ìsuli Sanguinarii) se compose de quatre îlots de porphyre rouge. Ils se nomment Mezzu Mare (ou Grande Sanguinaire), l’îlot des Cormorans (ou Isolotto), Cala d’Alga et Porri. Il faut y ajouter le rocher nu U Sbiru, situé entre l’île de Porri et l’île des Cormorans et haut de 13 mètres.
Les îles Sanguinaires sont un site maritime classé ainsi qu’une réserve naturelle pour une flore riche d’espèces rares et endémiques. De nombreuses espèces d’oiseaux marins comme le goéland leucophée, le cormoran huppé et le puffin profitent de ce havre de paix.
Plusieurs spéculations circulent sur l’origine du terme îles “Sanguinaires”. Pour certains, ce nom serait dû à la couleur des roches au coucher du soleil, pour d’autres se seraient en raison de la couleur des fleurs qui deviennent rouges au gré des saisons.
Deux autres explications plausibles viennent intensifier ce mystère :
– La déformation du nom Sagone, un golfe plus au nord des îles. En effet, “Sagonares insulae” serait le nom donné à l’archipel au XIVe siècle, soit littéralement “les îles qui annoncent Sagone” (station balnéaire).
– Au XIXe siècle, les pêcheurs de coraux étaient appelés les “Sanguinarie” (les gens au sang noir), et avant de pouvoir rejoindre la terre ferme, ils étaient mis en quarantaine au lazaret sur la plus grande des îles.
Source: www.lameridionale.fr
Le phare des Sanguinaires
En avril 1838, la Commission des Phares du ministère des Travaux publics décide d’installer cinq phares sur les côtes corses pour assurer la sécurité des navires à vapeur. Le premier sera construit sur la Grande Ile des Sanguinaires.
Sa construction qui durera six ans posa de nombreux problèmes liés à l’acheminement des matériaux par barge puis à dos d’âne.
Sa base constitue une forme de château-fort, avec des mâchicoulis, et elle rappelle la tour génoise à laquelle il a succédé, la tour nommée « Sanguinara di mare » (Sanguinaires de mer). Un projet prévoyait même de conserver la base de la tour pour édifier le phare au-dessus. Trois gardiens travaillaient dans ce phare jusqu’à son automatisation en 1985.
Le phare des Sanguinaires reçut la visite d’un invité de marque, l’écrivain Alphonse Daudet. Il séjourna dans la Grande Ile en 1863. Il s’inspira de son séjour lorsqu’il écrivit « le phare des Sanguinaires ».
Voici la description que faisait Alphonse Daudet de ces îles mystérieuses telles que publiées dans « Les lettres de mon moulin » :
« Figurez-vous une île rougeâtre et d’aspect farouche ; le phare à une pointe, à l’autre une vieille tour génoise où, de mon temps, logeait un aigle. En bas, au bord de l’eau, un lazaret en ruine, envahi de partout par les herbes ; puis, des ravins, des maquis, de grandes roches, quelques chèvres sauvages, de petits chevaux corses gambadant la crinière au vent ; enfin, là-haut, tout en haut, dans un tourbillon d’oiseaux de mer, la maison du phare, avec sa plate-forme de maçonnerie blanche, où les gardiens se promènent de long en large, la porte verte en ogive, la petite tour de fonte et au-dessus la grosse lanterne à facettes qui flambe au soleil et fait de la lumière même pendant le jour…
Voilà l’île des Sanguinaires, comme je l’ai revue cette nuit, en entendant ronfler mes pins. C’était dans cette île enchantée qu’avant d’avoir un moulin, j’allais m’enfermer quelquefois, lorsque j’avais besoin de grand air et de solitude ».
Source: www.grandsitesanguinaires-parata.com
Après avoir bien profité de ce panorama grandiose, nous descendons de la Pointe de la Parata pour se diriger vers le petit sommet au nord-est (point coté 85 m) que nous atteignons par une ancienne route qui monte jusqu’au sommet de ce petit promontoire où se trouve une antenne relais.
Le panorama complète bien celui de la Pointe de la Parata.
Informations pratiques
Situation: France / Corse / Corse-du-Sud
Accès: D’Ajaccio prendre la route des Sanguinaires, RD111. Au bout de 12 km, se garer au grand parking de la Pointe de la Parata.
Date: Le 17 septembre 2022
Altitude maximale: 84 mètres
Dénivelé cumulé: Environ 100 mètres
Itinéraire: Boucle de 4,5 km
Horaire: 1 H 30 à 2 H
Carte: TOP 25 n°4153 OT Ajaccio – Iles Sanguinaires
Trace GPS: Télécharger
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