Effectuer cette superbe randonnée dans le désert des Agriates, c’est découvrir deux des plus belles plages de Corse du Nord. Au départ de Saint-Florent, vous suivrez le magnifique sentier du littoral qui permet de passer tout d’abord par la plage du Lotu avant d’atteindre la plage de Saleccia, la plus grande des deux.
Avant de partir effectuer cette randonnée, nous avons pris soin, hier au soir, de réserver un retour à Saint-Florent par le bateau navette, depuis la plage du Lotu. Cette randonnée étant relativement longue, nous nous garons au parking de la Citadelle à Saint-Florent à 7 H 45.
Au port, nous empruntons la passerelle pour rejoindre le bord de mer et la plage de la Roya.
Nous arrivons au parking de la plage de la Roya, d’où nous aurions pu partir aussi et économiser un bon kilomètre de marche. Mais dans ce cas, il faut penser que ce soir, il faudra quand même faire ce kilomètre depuis le débarcadère de la navette ; à vous de choisir !
Nous suivons maintenant une piste dans le maquis. Elle se transforme parfois en une vague sente, souvent au ras de l’eau, car les riverains ont laissé le passage minimum le long des propriétés. Le sentier s’élargit ensuite, atteint le phare de Fornali et au bout de quelques hectomètres de route rejoint le sentier du littoral au niveau de l’anse de Fornali.
Le sentier du littoral du désert des Agriates, bordée par le maquis, longe la côte où se succèdent des petites criques plus charmantes les unes que les autres aux eaux cristallines. Pins, sable blanc, couleurs turquoises et vue sur les montagnes du Cap Corse… que demander de plus ?
Le désert des Agriates
Le Désert des Agriates est situé entre le golfe de Saint Florent à l’est et la vallée de l’Ostriconi à l’ouest, mais il n’est pas vraiment un désert. C’est plutôt une péninsule sauvage où des crêtes rocheuses rencontrent des vallées couvertes d’un épais maquis méditerranéen. Les Agriates, ainsi qualifiées de désert, sont en fait une région à la végétation abondante adoptée aux conditions climatiques locales. La flore endémique comprend le chêne vert, l’olivier, le myrte, l’arbousier, le ciste et d’autres plantes qui forment le maquis corse caractéristique.
Sur près de 16.000 hectares, exposé au vent et à la chaleur au nord, le Désert des Agriates, est un immense paysage aride. Bref, a perte de vue, un maquis luxuriant, impénétrable, épineux et pourtant aux mille parfums, recouvre cette étrange région aux promontoires rocheux, seulement traversée par quelques ruisselets qui forment parfois de petits étangs et les seules oasis de cet environnement insupportablement chaud.
Le terme de « Désert » est apparu après la guerre de 1914-1918. La population corse a perdu nombre de ses jeunes hommes et ces terres agraires se sont trouvées, ainsi, peu à peu désertées.
Le désert des Agriates est un site naturel protégé
En outre, bien que le désert des Agriates fasse partie de l’une des principales destinations de l’île pour les amateurs de plein air, il n’en demeure pas moins un site naturel protégé. En effet, le secteur occidental sauvage du territoire est une zone protégée tandis que la partie orientale abrite 70 hectares de vignes corses autochtones produisant d’excellents vins AOP Patrimonio.
Autrefois, les Agriates servaient de grenier de l’île dont les sols fertiles ont nourri des générations de Corses. On y cultivait l’huile d’olive, le blé, les figues et les amandes pour les échanger ensuite contre les fromages de chèvre et de brebis apportés par les bergers de Niolo et d’Asco. Par ailleurs, les incendies sauvages et les brûlages contrôlés du XXe siècle ont ravagé les terres fertiles, laissant derrière eux des cabanes en pierre appelées pagliaghi, qui servaient auparavant à stocker le blé des agriculteurs locaux.
Source: www.deserts.fr
À la pointe Di Cepo, le sentier s’oriente vers l’ouest, jusqu’à la traversée à gué de Fiume Santu.
Cette randonnée est vraiment exceptionnelle ! Nous cheminons entre le maquis et ses senteurs et une mer azur et ses plages de sable blanc, jusqu’à la tour génoise de la pointe Mortella.
La Tour de la Mortella.
Posée à même une roche baignée par les flots, la tour génoise de Mortella fut bâtie en deux ans de 1553 à 1555 sous le commandement de l’amiral Andrea Doria, grand général italien et marin aguerri alors âgé de 87 ans.
Le XVIIe siècle mettra la tour génoise à rude épreuve, théâtre de combat, de pillage, et de guerre, elle était gardée nuit et jour par une dizaine de soldats.
La Tour de Mortella a servi pendant 240 ans, avant d’être mise en ruine en 1794 lors de l’assaut des troupes britanniques alliées à la Corse de Paoli sur les troupes françaises qui se servaient de l’édifice pour surveiller les incursions maritimes du golfe de Saint-Florent. Aujourd’hui, la tour tient encore debout, coupée verticalement en deux, suite à la pose d’explosifs déposés par les troupes britanniques, mais dont l’observation sur sa face nord toujours intacte laisserait imaginer qu’elle est entière.
La résistance de la Tour de Mortella pendant plusieurs jours face à l’artillerie de la flotte britannique en 1794 fut particulièrement remarquée par l’amiral anglais Nelson qui assurait le commandement de l’opération. Ce dernier décida de prendre exemple sur la conception de l’édifice pour ériger des dizaines de tours identiques le long des côtes anglaises et irlandaises et dont le nom « Martello Towers » rappelle le modèle d’origine à un détail près, les deux voyelles (o et a) ont été inversées par erreur.
Source: www.villagesdecorse.fr
Le sentier se dirige maintenant vers le phare de la Punta Mortella, que l’on laissera sur notre droite pour remonter vers l’ancien sémaphore.
Une courte descente, nous fait passer proche de la Punta de Cavallata.
Nous avons le souffle coupé dès que la vue s’ouvre derrière la Punta de Cavallata et que nous nous rapprochons de la plage du Lotu ! Quelle splendeur !
Si nous ne sommes pas au paradis, franchement, on n’en est pas très loin !
Quelques vaches mi-sauvages sont venues prendre un bain de soleil au milieu des vacanciers ! Nous qui sommes habitués à les trouver en libertés dans nos montagnes, nous sommes surpris d’en croiser ici ! Connaissant le caractère de ces animaux, nous en restons sagement assez loin.
Encore quelques minutes et nous arrivons à la magnifique plage du Lotu qui présente un cadre de rêve : une superbe baie, sable fin et eau turquoise ! Quel bonheur, la plage du Lotu ne possède pas d’installations touristiques. Vous trouverez juste un petit bar-restaurant sur la gauche de la plage.
Une bonne pause repas dans cet endroit de rêve et nous continuons notre randonnée, toujours par le sentier de bord de mer, en direction de la plage de Saleccia. C’est la partie du parcours que nous trouverons la plus rude. Encore deux bons kilomètres de plus et une grosse heure de marche supplémentaire ! À la Punta di Curza, le sentier oblique alors à quasiment 90° à gauche pour accéder ensuite à la très longue plage de sable fin, bordée de pins, de Saleccia.
La plage de Saleccia est située à 1 heure de marche de la plage du Lotu. Elle s’étend sur plus d’un kilomètre et est considérée comme l’une des plus belles plages de Corse.
En 1943, le sous-marin « Casabianca » a débarqué sur la plage de Saleccia plus de 13 tonnes d’armes et des munitions destinées aux résistants corses.
En 1961, la plage de Saleccia a servi de lieu de tournage pour le film « Le jour le plus long ». Les séquences du débarquement allié en Normandie du 6 juin 1944 ont été tournées ici. À l’époque, Saleccia fut choisie pour l’absence totale de béton sur son rivage.
Nous revenons à la plage du Lotu par le chemin intérieur (environ 45 minutes).
À l’embarcadère de la plage du Lotu, nous prenons le bateau-navette « Le Popeye » (réservé la veille) pour Saint-Florent.
Informations pratiques
Situation: France / Corse / Corse-du-Nord
Départ: À Saint-Florent
Date: Le 20 septembre 2022
Dénivelé cumulé: 450 mètres D+
Itinéraire: Boucle d’environ 20 km – Retour de la plage du Lotu en bateau-navette.
Horaire: 6 à 7 H
Carte: TOP 25 4348 OT Bastia – Golfe de Saint-Florent & TOP 25 4249 OT L’île-Rousse – Parc Naturel Régional de Corse
Trace GPS: Télécharger
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