Surplombant directement Lourdes, de son altitude modeste de 791 m, le Béout offre une vue imprenable sur la ville ainsi qu’un beau panorama sur les pics environnants, notamment le pic du Jer ou le Pibeste. Cette balade facile vous permettra même de faire quelques découvertes surprenantes…
Plusieurs sentiers permettent de monter au sommet du Béout qui domine Lourdes. Aujourd’hui, nous choisissons celui partant d’Ossen, charmant petit village de la vallée de Batsurguère.
Du parking du Houssat, un agréable sentier remonte sous le couvert des arbres. Refermez bien la barrière avant de poursuivre ce cheminement très agréable. Plus haut, remarquez juste sur le bord du chemin, un bloc parfaitement taillé : il était probablement destiné à être acheminé dans la vallée afin d’être évidé pour servir de sarcophage.
De nombreuses carrières sont présentes dans la vallée de Batsurguère. Cette ressource importante explique ici, de tout temps, la présence de tailleurs de pierres et d’ardoisiers.
Mais surtout, le massif du Béout dispose d’un trésor historique connu depuis peu : des carrières de sarcophages. De nombreuses sépultures de l’époque mérovingienne, découvertes à Lourdes et les environs, laissent imaginer que le Béout était un lieu important d’extraction durant l’Antiquité et le Moyen Âge. Dans tout ce secteur, il a été dénombré 32 sites d’extractions avec pas moins de 1100 négatifs de blocs, ce qui sous-entendrait la fabrication d’au moins 550 sarcophages complets (cuves et couvercles).
Plus haut, les arbres cèdent la place aux fougères au milieu desquelles le sentier serpente. Le cheminement à suivre est évident, nous apercevons déjà le pylône, bien visible, qui constitue un repère immanquable !
Nous voici à un carrefour de sente, au creux du vallon (594 m), où nous continuons en face tout droit dans la pente raide en direction d’un bâtiment en ruines.
Le sentier passe à droite de l’ancien bâtiment en ruines où se trouve l’accès du Gouffre du Béout dit « gouffre de Lourdes ». L’escalier qui en descend mène à l’entrée du gouffre.
Le gouffre de Lourdes
Ce vertigineux et immense gouffre de 82 mètres de profondeur a été exploré en 1938 par le spéléologue Norbert Casteret. Le gouffre fut aménagé pour le tourisme dès 1939 : un tunnel artificiel de 120 mètres de long fut creusé permettant d’accéder sans effort au fond du gouffre. On découvrit à cette occasion une sépulture avec deux hommes, une femme et un adolescent à la côte -50 mètres. Des éclats de silex ainsi que deux haches polies y furent également retrouvées ainsi que des ossements de renne, cerf élaphe, ours, bovidés, blaireau, isard…
Au siècle dernier, de très nombreux touristes montaient en téléphérique depuis Lourdes, et venaient visiter ce site aujourd’hui fermé.
Le sentier s’oriente maintenant vers la droite sous une belle rangée d’arbres qui longeait autrefois l’allée d’accès au gouffre depuis la gare du téléphérique.
À 719 mètres, nous débouchons sur un belvédère, à deux pas des bâtiments de l’ancienne installation du téléphérique du Béout.
Ici, comme au Pibeste, la mise en conformité aux nouvelles normes de sécurité des installations, a eu raison de l’exploitation du téléphérique.
Le téléphérique du Béout
Devant le succès incontesté du funiculaire du Pic du Jer, il est décidé, à partir de 1898, d’équiper le Béout d’un téléphérique. Les travaux débutent vers 1930 pour se terminer en 1944.
Le Béout, est alors surmonté d’une immense étoile éclairée par intermittence, la nuit. Avec 10 montées de 420 voyageurs potentiels à l’heure, l’affaire était déjà rentable. Mais pour augmenter encore la fréquentation, le propriétaire de l’exploitation décide d’aménager le gouffre, qui se situe à quelques pas de la gare supérieure.
Géré par la municipalité, le téléphérique est arrêté dans les années 1990, car il n’était plus conforme aux nouvelles normes de sécurité. Les travaux de conformité auraient représenté une trop forte somme (le téléphérique du Pibeste subit le même sort).
En l’an 2000, les câbles sont démontés et l’une des cabines est exposée sur le parking de la société pendant un certain temps. Le trou du gouffre fut fermé par une grille et l’entrée du tunnel par une porte blindée à la demande de la commune.
Nous suivons ensuite la crête au plus près qui est marqué par la présence de gros blocs rocheux, vestiges des mouvements glaciaires. Ils témoignent du passage des glaciers du quaternaire qui descendaient de Gavarnie jusqu’à Lourdes, entraînant dans leur lente progression de nombreux blocs, que l’on retrouve aujourd’hui là où ils les ont déposés.
À 761 mètres d’altitude, nous passons devant le « Rocher Mystérieux », un énorme bloc erratique qui semble en équilibre !
Cette crête, facile, nous conduit au sommet du Béout (791 m), marqué d’une grande croix, où nous avons une superbe vue à 360° sur la vallée de Lourdes d’un côté et sur celle de Batsurguère de l’autre.
La vue sur le lac Lourdes est superbe. Il s’agit d’un lac résultant de l’accumulation de l’eau derrière la moraine du glacier d’Argelès durant l’époque glaciaire.
Vers l’Est, nous voyons le Pic du Jer, le Montaigu et le sommet du Pic du Midi de Bigorre. Face à nous, le Pibeste et le Soum du Prat du Rey dominent la belle vallée de Batsurguère, bordée par les Mails Lourdais.
Nous revenons sur nos pas quelques mètres sur la crête avant de plonger directement sur la droite vers 740 mètres d’altitude. On chemine sur une croupe vers le sud-est, avant de rejoindre le sentier de montée.
Informations pratiques
Situation: Hautes-Pyrénées
Départ: À Lourdes, suivre la direction d’Argelès-Gazost par la voie rapide. Prendre la sortie vers Aspin-en-Lavedan que l’on rejoint par la D 13. Poursuivre en direction d’Ossen. Une pancarte jaune indique la direction du parking du départ. La petite route descend légèrement et rejoint le parking du départ.
Date: Le 06 novembre 2022
Altitude minimale: 490 m
Altitude maximale: 781 m
Dénivelé cumulé: 340 mètres D+
Itinéraire: Boucle d’environ 5 km
Horaire: 2 H
Carte: Carte de randonnée 1647 ET Lourdes – Argelès-Gazost – Le Lavedan
Trace GPS: Télécharger
Superbe article Merci
Merci beaucoup