Voilà une fort belle randonnée dans le massif du Néouvielle. Cette belle boucle nous offre l’opportunité de gravir trois beaux belvédères dans la même journée, sans faire un gros dénivelé, ni une grosse distance. Mais la nature du terrain, caillouteuse, ralenti la progression et il faut compter une bonne journée pour réaliser cet itinéraire. Heureusement, on évolue sur un beau granit qui rend la randonnée sûre et très agréable.
Nous avons attendu septembre, moment où la foule est beaucoup moins importante sur ce secteur et où la lumière est souvent fabuleuse. Notre idée du jour est de monter au pic de Madamète, mais comme souvent les circonstances et les envies du moment nous feront réaliser une autre randonnée…
Après le petit-déjeuner pris à Saint-Lary, chez Arnaud, nous sommes à pied d’œuvre de bonne heure au parking du lac d’Aubert. Nous commençons la randonnée en rattrapant rapidement le GR 10 qui longe les berges du lac d’Aumar avant de s’élever en direction du col de Madamète.
La réserve naturelle du Néouvielle
Le massif du Néouvielle est délimité au Nord par la route de Barèges et du col du Tourmalet; à l’Ouest par la route Luz-Gèdre; au Sud par la vallée montant vers Piau-Engaly et le vallon du Badet; à l’Est par la vallée d’Aure. Le massif de Néouvielle culmine à 3 192 mètres au Pic Long.
La réserve Naturelle du Néouvielle, ne couvre qu’une partie du massif. Attenante à la zone centrale du Parc National sur son côté Ouest elle est entièrement sur la vallée d’Aure. La réserve naturelle du Néouvielle a été créée en 1935, bien avant le Parc National des Pyrénées Occidentales en 1967. Le professeur Chouard, qui est à l’origine de cette création, s’exprime ainsi à son sujet: “…il n’est plus nécessaire de faire l’éloge du massif lacustre du Néouvielle, maintenant reconnu comme la plus belle et la plus complète des régions lacustres des Pyrénées Françaises.”
La réserve couvre 2313 hectares étagés de 1800 à 3091 mètres et malgré les aménagements qu’elle a subie, elle reste biologiquement riche. Le microclimat spécifique au massif lui offre des températures particulières et une atmosphère extrêmement limpide ; ce n’est pas par hasard que l’observatoire du Pic du Midi a été érigé sur un sommet voisin.
La route des lacs, ouverte en 1972, monte jusqu’à 2100 mètres d’altitude. Depuis 1994 elle est réglementée à partir du lac d’Orédon, où un service de navettes conduit les visiteurs aux lacs d’Aubert et Aumar.
Depuis 1968, la gestion de la réserve est assurée par le Parc National des Pyrénées.
Dans la Réserve naturelle du Néouvielle, la faune et la flore sont d’une richesse et d’une variété exceptionnelle ; 370 espèces animales ont été recensées au cœur de la réserve : le grand tétras, le bec croisé, la perdrix grise, la marmotte, l’isard…
Les lacs et torrents abritent une espèce endémique des Pyrénées : le Desman, petit mammifère aquatique appelé aussi Rat Trompette.
571 espèces d’algues différentes y ont été également recensées. Il y a encore quelques années, le crapaud accoucheur détenait le record européen d’altitude.
Le pin à crochets tapisse les pentes des montagnes jusqu’à l’altitude de 2600 mètres ; c’est la forêt la plus haute d’Europe.
Aux alentours de 2400 mètres d’altitude, après s’être consulté, nous choisissons de changer d’itinéraire et de monter au pic d’Estibère que nous avons déjà fait ensemble, il y a plusieurs années. Nous quittons donc le GR 10 pour se diriger, sur une vague sente, vers le Nord-Est en direction d’un col sans nom entre le pic d’Estibère et le pic d’Aumar. Vers le haut, la montée devient plus raide.
Le pic d’Estibère nous domine.
Au cœur de la réserve du Néouvielle, forêt, lacs, ruisseaux et végétation très riche font du vallon d’Estibère l’un des plus charmants paysages de nos Pyrénées.
Louis Audoubert – Lacs des Pyrénées Tome 1
La tentation est trop grande ! Nous n’avons jamais fait le pic d’Aumar qui se dresse au-dessus de nous, seulement à quelques centaines de mètres. Nous décidons d’aller voir si son accès est possible pour des randonneurs comme nous.
Arnaud au sommet du pic d’Aumar (2578 m), avec pour toile de fond, un des plus beaux paysages des Pyrénées, le Néouvielle et le Ramougn.
Le panorama qu’offre le pic d’Aumar est magnifique !
Nous redescendons vers le col, pour entamer notre deuxième ascension de la journée, toujours toute crête, vers le pic d’Estibère (2663 m) que nous atteignons rapidement. Face au pic de Madaméte, au panorama également très beau, l’endroit est idéal, à mi-parcours environ, pour la pause repas !
Zoom vers le refuge d’Aygues-Cluses (2135 m).
Nous continuons notre progression à toute crête vers le pic de Péne Nére (2646 m), toujours en posant parfois les mains sur de magnifiques blocs de granit.
La suite est un peu plus malaisée. Nous nous orientons d’abord plein Est pour rejoindre, avec précaution, hors sentier, les pelouses supérieures du vallon d’Estibère que nous dévalerons pour retrouver, plus bas, le sentier du col d’Aumar.
Il ne reste plus (normalement !) qu’à descendre jusqu’à l’extrémité du lac d’Aumar, qui est en fait un barrage naturel. En effet, le lac d’Aumar, situé à 2192 mètres d’altitude, est un lac morainique à peine rehaussé par un tout petit barrage. Un lac de moraine se forme derrière une moraine, agissant comme un barrage naturel, après le retrait du glacier.
Mais comme on n’en a jamais assez (et surtout parce que nous ne l’avons fait), nous rejoignons le parking en faisant encore le tour du lac d’Aumar !
0 commentaires