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La baie des Trépassés
Randonnée à la Pointe du Raz

Ici, le Finistère (finis Terrae –  là où se finit la Terre) porte bien son nom ! Cette randonnée, aux panoramas somptueux, vous donnera l’impression d’être loin, très loin, au bout du monde…
Labellisée Grand Site de France, la pointe du Raz est un chef-d’œuvre de la nature : côte sauvage escarpée de falaises et rochers abrupts, forts courants marin, vagues, contraste entre les landes et l’océan… ce site est tout simplement fascinant.

Randonnée à la Pointe du Raz

De tout temps convaincus que la Pointe du Raz est le point le plus à l’ouest de la France continentale, voilà pour nous une raison supplémentaire de s’y rendre ! La réalité est finalement tout autre ; géographiquement, c’est la Pointe de Corsen qui est la plus à l’ouest, puis la Pointe Saint-Mathieu et enfin la Pointe du Raz… mais cela, je ne le découvre qu’au moment où je rédige ces quelques lignes ! Cette affirmation tenace que je traine, surement, depuis l’école primaire (mon instituteur ne serait pas content !) fait maintenant partie du passé ! Ce détail géographique n’enlève finalement pas une once de beauté à ce lieu magnifique. Concernant la Pointe de Corsen, nous aurons une raison de plus d’y repartir une autre fois lors d’un prochain road-trip en Bretagne.

Délaissons l’idée de nous garer au grand parking du site (payant du 1er avril à fin octobre) pour allier randonnée et visite du site en partant du hameau de Lescoff.

Nous suivons au départ le balisage jaune qui après quelques détours dans le hameau emprunte un sentier en légère descente. Il arrive en surplomb de l’océan, ou nous retrouvons le GR34 et son balisage blanc et rouge que nous suivons vers la droite (ouest).

Randonnée à la Pointe du Raz
Randonnée à la Pointe du Raz

Après un petit raidillon, le sentier passe aux abords d’une belle arche naturelle.

Randonnée à la Pointe du Raz
Randonnée à la Pointe du Raz

Quelques hectomètres plus loin, nous arrivons en vue du port abri de Bestrée.

Le port abri de Bestrée
Le port abri de Bestrée - Finistére
La cabane d'Ichéus - Vallée d'Aspe

Le port abri de Bestrée

Ce port abri est l’un des plus petits ports de Bretagne. Profitant de la moindre anfractuosité, de la plus petite crique, et grâce à leur connaissance des vents et des courants, les habitants du Cap Sizun se sont adaptés à leur environnement minéral extrême en créant des installations portuaires originales, les ports abris.

Malgré sa difficulté d’accès, l’abri de Bestrée a toujours été très fréquenté grâce à sa proximité avec le Raz de Sein, zone réputée très poissonneuse. Les marins pêcheurs pouvaient en effet y abriter leurs embarcations par fort vent de noroit (vent venant de la mer et soufflant du nord-ouest).

Dans les années 1880 se développa la pêche aux casiers pour les langoustes et les homards, ce qui nécessita quelques améliorations. En 1885, le gros rocher formant une digue naturelle fut donc relié à la côte par un mur afin de briser la houle. Une plate-forme avec escalier est construite à flanc de falaise dans la foulée. Quelques années plus tard, les aménagements furent complétés par une cale de halage à forte pente équipée d’un treuil à main.

En 1924, une vingtaine d’embarcations pratiquant la pêche au casier y avaient leur attache.

Bestrée a également été le port qu’avaient choisi les Phares et Balises pour l’embarquement des bateaux ravitaillant le phare de la Vieille (1887) et assurant la relève des gardiens.

Une petite navette qui faisait la liaison entre le continent et l’île de Sein à la belle saison y a également eu son attache entre 1949 et 1971.

Le fort dénivelé rend par ailleurs l’accès par la terre périlleux, mais plusieurs escaliers, aujourd’hui cimentés, permettent la descente et un monte-charge électrique aide au portage des pêches et du matériel. Au bas de la falaise se trouvent aujourd’hui une cale très pentue ainsi qu’un débarcadère en ciment pourvu d’un treuil de hissage.

Pour compléter les aménagements, on observe quelques cabanes installées sur une plateforme en haut des escaliers près du parking.

Source : https://patrimoine.bzh
Le port abri de Bestrée - Finistére

Le GR 34 file vers l’ouest. Au détour d’un virage, la pointe du Raz est maintenant en ligne de mire.

Le GR 34 à la Pointe du Raz - Finistére
La Pointe du Raz et le phare de l'îlot de la Vieille

Bienvenue au bout du monde…

La Pointe du Raz (en breton : « Beg ar Raz »), est un des sites les plus emblématiques et plus connus de Bretagne.
Ce site a reçu en 2004 le label « Grand Site de France », décerné à des sites à forte fréquentation touristique qui ont mené avec succès des programmes de protection et de développement durable pour l’obtenir. (Créé en 2000, le Réseau des Grands Sites de France compte aujourd’hui 51 Grands Sites membres, qui accueillent près de 32 millions de visiteurs.)

La Pointe du Raz est une longue langue de granit s’avançant dans la mer d’Iroise. Un détroit de huit kilomètres de large la sépare de l’île de Sein. Ce détroit est redouté des marins en raison des forts courants qui s’y trouvent et qui ont provoqué de nombreux naufrages.

Le site est majestueux avec ses hautes falaises déchiquetées, couvertes de landes, exposées aux flots et aux vents parfois tempétueux. Le panorama grandiose dévoile le Cap de la Chèvre, la baie de Douarnenez, la Pointe du Van, la baie des trépassés et la baie d’Audierne.
Le mot « Raz » signifie « courant d’eau ». En voyant l’océan à la pointe, nous comprenons bien l’origine du nom du lieu ! En effet, en face, nous observons le fort courant du Raz de Sein, bien connu des marins pour ses dangers, signalé par le phrare de la Vieille et la Tourelle de la Plate. Plus loin nous voyons l’Île de Sein et le mythique phare d’Ar Men.

La Pointe du Raz et le phare de l'îlot de la Vieille
La Pointe du Raz et le phare de l'îlot de la Vieille

Le phare de la Vieille

Le 15 septembre 1887, le feu à pétrole du phare de la Vieille s’allumait pour la première fois pour signaler le périlleux Raz de Sein. Avant sa construction, le Raz de Sein était signalé par le phare du Bec de Raz (1839, aujourd’hui le sémaphore de la pointe du Raz). En 1875, la signalisation sera complétée par les phares de Tévennec et le petit phare de la Falaise du Raz.

Mais la dangerosité du Raz de Sein, passage fréquenté, nécessite l’édification d’un phare. C’est la roche de Gorlebella,  (« la roche la plus éloignée » en breton) reconnue au début du XIXe siècle par les hydrographes, qui est retenue.

Une fois achevée l’édification du phare d’Ar-Men en 1881, les travaux débutent en 1882 sur cette roche. L’ouvrage est réalisé sous la responsabilité des ingénieurs des ponts Fenoux et Considere. Le suivi du chantier est assuré par l’ingénieur Miniac. C’est une tour quadrangulaire originale, d’aspect médiéval. Après cinq ans de travaux, le phare de la Vieille est allumé le 15 septembre 1887, provoquant l’extinction des phares du Bec de Raz et de la Falaise de Raz. Pour rejoindre le phare de la Vieille, les gardiens partent du petit port de Bestrée, tout près de la pointe du Raz.

En 1926, le huis clos de la Vieille devient la triste réalité pour deux Corses mutilés de la Première Guerre mondiale affectés au phare par le système des emplois réservés, Charles Mandolini (qui a perdu l’usage d’un bras) et Georges Ferraci (qui a une balle coincée dans un poumon). Effrayés par les relèves et dans l’incapacité de gérer le phare, ils y restent bloqués en février 1926. Leur sauvetage périlleux par l’équipage de Clet Coquet est très médiatisé. En 1926, afin de faciliter les relèves et le ravitaillement, un système de mât Temperley est installé. Le mât, désormais inutilisé, sera emportée par une tempête en mars 2008.

100 ans après l’allumage du phare, le 14 septembre 1987, c’est le drame. La veille de la relève, Ludovic Berthelot, jeune gardien vacataire de 19 ans, est emporté alors qu’il pêche au pied du phare. Le gardien titulaire, inquiet de ne plus voir Ludovic, lance l’alerte. Le corps de Ludovic Berthelot sera retrouvé trois semaines plus tard dans le goulet de Brest par la Marine nationale.

En 1995, c’est l’automatisation. Elle se fait dans la douleur, les gardiens refusent de quitter le phare. Mais le 8 novembre, ils sont hélitreuillés. Jean Donnart, qui aura passé près de vingt ans à la Vieille, est arraché à « son » phare. Avant d’être hélitreuillé, Jean Donnart écrira quelques lignes sur le registre du phare de la Vieille. « La fin d’une belle aventure, qui se termine malheureusement tragiquement. Le phare de la Vieille sans homme ni sans âme ! Quelle tristesse ! Que penseraient nos anciens ! Au-revoir la Vieille ou peut-être à bientôt… «  Ce sont les ultimes mots du registre.

En 2015, le phare de la Vieille est classé Monument historique. Il est photographié par de nombreux photographes, comme Raymond Depardon en 1991, pour le Conservatoire du littoral.

En 2019, la lanterne du phare est retirée pour être restaurée à la subdivision des phares et Balises de la ville de Brest.

Source: www.ouest-france.fr

Après ce grand bol d’air iodé, nous prenons le chemin (fréquenté !) qui conduit au sémaphore et qui passe au pied de la statue de Notre-Dame-des-Naufragés.

La statue de Notre-Dame-des-Naufragés

Inauguré en juillet 1904, elle est l’œuvre du sculpteur français Cyprian GODEBSKI posée sur un socle dessiné par le chanoine Abgrall. Une plaque positionnée sur le côté nord de ce socle explique les circonstances de sa réalisation :

« Cette statue, œuvre et don du sculpteur GODEBSKI érigée par les soins de Mgr François-Virgile DUBILLARD et par la piété de ses chefs diocésains en l’honneur de la patronne des marins à l’occasion du jubilé de l’Immaculée Conception et en témoignage de vive reconnaissance envers la charité catholique pour ses généreux secours pendant la crise sardinière (1903) a été bénite et inaugurée solennellement par Son Éminence le Cardinal LABOURE en présence de plusieurs évêques et d’un immense concours de prêtres et de fidèles le 3 juillet 1904. »

Une restauration a eu lieu en 2005 sous l’impulsion de l’association de sauvegarde du patrimoine de Plogoff. Encrassée et présentant quelques fissures (notamment sur le bras du naufragé), la statue a été nettoyée et consolidée un siècle après son inauguration.

Le pardon se déroule tous les ans le dernier dimanche de juillet ou le premier dimanche d’août.

Source : https://patrimoine.bzh
La cabane d'Ichéus - Vallée d'Aspe

Le retour s’effectue le long de la côte nord, toujours sur le GR 34. Nous suivons le magnifique sentier côtier qui longe la Baie des Trépassés. Face à nous, nous apercevons la Pointe du Van qui ferme, tout comme la Pointe du Raz, cette immense Baie des Trépassés.

La baie des Trépassés

La magnifique plage de la Baie des Trépassés

La plage de la Baie des Trépassés

Cette plage se situe entre les communes de Plogoff et de Cléden Cap-Sizun, entre la Pointe du Raz et la Pointe du Van. La baie, ouverte plein ouest face à l’Atlantique et recevant tout au long de l’année un vent assez fort, parfois violent assorti d’une grosse houle déferlante, constitue un spot de surf réputé dans toute la Bretagne.

D’après certains, l’origine du nom viendrait du fait qu’autrefois, les corps des marins qui avaient perdu la vie en mer venaient s’y échouer.
D’autres disent que cette plage doit son nom sinistre à une erreur de traduction qui contribue fortement à la légende. Elle s’appelait à l’origine « Bae an Avon », (la baie de la source) car un petit cours d’eau s’y jette. L’erreur de traduction l’a transformé en « Bae an Anaon« , (la baie des trépassés).
Enfin, une tradition celtique rapporte que cette baie était le lieu d’embarquement des druides morts en partance pour l’île de Sein.

Le journaliste et écrivain breton Émile Souvestre a contribué à nourrir l’imaginaire concernant la Baie des Trépassés en écrivant ceci en 1836 dans son ouvrage Les derniers Bretons : « La Pointe du Raz présente une des passes les plus tempétueuses et les plus redoutées de l’Océan. Le nom de la baie voisine suffit pour donner une idée des dangers qu’on y court : on l’appelle la Baie des Trépassés. C’est là en effet qu’après les orages viennent échouer les débris des navires brisés sur les rochers du Raz, et les cadavres des noyés. Au fond de cette anse s’élève une chapelle isolée. On y trouve toujours quelque femme de marin entourée de ses enfants, à genoux comme elle, qui, le chapelet à la main et les yeux sur l’Océan, prie en pleurant la Vierge de ne pas permettre à la mer de faire une veuve et des orphelins de plus. »

 Au niveau de la plage, nous quittons le GR34 pour un balisage jaune (balisage « tour de la Pointe du Raz ») en légère remontée qui nous ramène facilement au point de départ.

Informations pratiques

Situation: France / Bretagne / Finistère /
Départ: De Plogoff prenez la direction de la Pointe du Raz jusqu’au hameau de Lescoff. Suivre la direction de l’aire de pique-nique ou vous pouvez stationner.
Date: Le 16 septembre 2021
Dénivelé cumulé: 230 mètres D+
Itinéraire: Boucle d’environ 7,5 km
Horaire:   2 à 3 H
CarteTOP 25 0419 ET Audierne – Pointe du Raz – Ile de Sein
Trace GPS: Télécharger

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