Pierre Gaspard naît le 27 mars 1834, à Saint-Christophe en Oisans. Sa famille n’est pas très bien vue, car son père est originaire du Var. Il est paysan. Il est très habile en montagne et accompagne de temps en temps des touristes en excursions.
À l’âge de quarante ans, il sort de l’ombre grâce au célèbre alpiniste anglais Coolidge. La Société des Touristes du Dauphiné fait appel à lui dans le but de créer une compagnie de guides.
À partir de 1876, Emmanuel Boileau de Castelnau fait cordée avec lui. Les deux alpinistes s’entendent en effet si bien, que Castelnau décide de prolonger son séjour pour accompagner Gaspard à la chasse aux chamois.
Le 21 juillet 1877, ils réalisent la première ascension du Dôme de neige des Écrins.
À cette époque, il reste un sommet majeur des Alpes qui n’a pas encore été gravi. Après dix-sept tentatives menées entre 1870 et 1877 et après plusieurs essais infructueux, le 16 août 1877, Emmanuel Boileau de Castelnau avec Pierre Gaspard et son fils réussissent la première ascension de la Meije, la plus haute cime du Dauphiné.
Ils passent par la face Sud et l’arête du promontoire. Cette voie deviendra la « voie normale ». Gaspard a alors 43 ans.
Celui que l’on surnomme le « père GASPARD » participera à sept ascensions de la Meije sur les dix premières. Le 23 juillet 1883, avec son fils Maximin, il réalise avec les pyrénéistes Henri Brulle, Jean Bazillac et Célestin Passet la première ascension sans bivouac et en moins de vingt-quatre heures.
Le 2 juillet 1885, il réussit la première ascension de l’arête ouest.
Sa vie de guide est ensuite bien remplie avec plus de trente premières. En voici quelques-unes :
– Le Pic Gaspard, Est, 3883 m, le 6 juillet 1878
– L’Olan, arête nord, le 5 août 1880
– Face sud des Écrins, le 2 septembre 1880
– L’Ailefroide, sommet central, 3928 m, versant sud-est, le 8 août 1889
– Le Pelvoux, 3946 m, versant ouest de la Pointe Durand, le 10 juillet 1891
Grimpeur infatigable, il conduira encore à 76 ans une cordée au grand pic de la Meije.
Le roman de Gaspard de la Meije
Le 16 août 1877, Pierre Gaspard (1834-1915) et Emmanuel Boileau de Castelnau parviennent tout en haut de la Meije, dernier grand sommet des Alpes encore vierge. Ce roman relate un fait historique, la conquête d’une cime magnifique qui fut convoitée par les plus grands alpinistes de l’époque, français mais aussi anglais et suisses. Il met en scène le double aspect de cette ascension, véritable compétition aux enjeux à la fois sportifs et médiatiques, mais qui fut surtout un aboutissement pour celui qui devint « le grand Gaspard ». Il retrace le cheminement de ce simple paysan de Saint-Christophe-en-Oisans, chasseur habile pour qui la montagne n’avait pas de secret. S’il voulait échapper à une vie misérable et résignée, Gaspard n’avait d’autre choix que d’ouvrir la trace vers les sommets…Ce récit publié en 1984 aux éditions Didier-Richard reprend la trame du film Gaspard de la Meije écrit en 1978 par Bruno Gallet et Isabelle Scheibli.
0 commentaires